Crédit photo : A la médiathèque Mejane à Aix en Provence, lors du projet collectif en 2018.
Ludivine Jolly Rambaud est issue de la promotion Méditerranée (2018-2019), où elle est entrée avec un parcours atypique dans le monde des bibliothèques. Depuis, elle s’est pleinement épanouie dans le monde territorial, occupant des postes très diversifiés, jusqu’à devenir la directrice générale adjointe du Pôle Directrice générale adjointe Culture Sport Éducation à Vannes en 2023. Retour sur une trajectoire portée par l’action publique.
Pouvez-vous présenter votre parcours et votre poste actuel ?
J’ai suivi un parcours en management et en droit privé et c’est au cours de mes dernières années de droit que c’est développé un intérêt plus affirmé pour le droit, la culture et ses acteurs et donc pour la propriété intellectuelle et les droits d’auteurs. Mais c’est finalement une expérience professionnelle dans le secteur public de la santé qui m’a conforté dans le fait de privilégier une carrière dans la fonction publique en lien avec les territoires et si possible proche de mes centres d’intérêt, les sciences, la littérature, le cinéma. J’ai été formée, par le CRFCB de Rennes pour le concours, puis en tant qu’élève conservatrice par l’INET pendant 18 mois, au sein d’une promotion exaltante, une expérience dont je garde des souvenirs impérissables. À la sortie de l’INET en 2019, j’ai pris le poste de direction de la médiathèque départementale de la Loire, je souhaitais travailler avec l’équipe sur un projet dynamisant et avec les élus sur des stratégies de territoires, puis quelques années après j’ai occupé le poste directrice des affaires culturelles (DAC) du GrandAngoulême, un très beau poste avec une politique culturelle ambitieuse.
Aujourd’hui je suis directrice générale adjointe du Pôle animation éducation à Vannes, ville préfecture splendide située sur le littoral sud-breton, dont les ambitions sportives, culturelles et éducatives sont exceptionnelles pour cette strate de collectivité.
Pour vous, c’est quoi un conservateur des bibliothèques aujourd’hui ?
C’est une fonction qui évolue fortement et c’est ce qui rend nos métiers complexes. Je m’explique. Les médiathèques reflètent, accueillent et interrogent les évolutions de nos sociétés, quelles soient sociales, scientifiques, culturelles, sociétales, économiques. Cela nécessite de comprendre ces phénomènes et leurs effets jusqu’au niveau local (quartier -bassin de vie), de trouver la bonne position pour échanger de ces questions avec tous les publics, de faire évoluer régulièrement les compétences collectives et souvent de créer de nouvelles formes de médiations (échange – Café, masterclass, micro-formation, ateliers, laboratoire, rencontres, mentoring…). Pour y parvenir il faut je pense développer une vision plastique (offre, compétences, pratiques, moyens) pour accompagner les transitions et rester attentif au pouls de la société, là pour moi est notre plus-value et la complexité des missions en lecture publique.
Pouvez-vous partager un projet particulièrement marquant dans votre carrière ?
Ils sont nombreux, de l’accompagnement professionnel – coaching, au projet de direction et réhabilitation d’équipement, mais je suis aussi tournée vers ce qui vient, les beaux projets comme les défis bretons !
Cela fait longtemps que des conservateurices peuvent prendre des postes fonctionnels, mais cela surprend encore, comment motiver à tes yeux des candidats et recruteurs pour ce type de rencontre ?
Comme beaucoup, j’ai toujours partagé mon temps entre la conduite de projets structurants, l’appui aux élus, le management, le pilotage des ressources, la négociation ou l’approche scientifique, mais nos compétences ne se limitent pas à notre expertise scientifique ou académique. Ce n’est d’ailleurs pas sur l’expertise de filière que les parcours INET sont majoritairement construits, mais sur les connaissances, compétences, expériences dont nous aurons besoin pour occuper des postes stratégiques au sein des collectivités ou EPCI. À mon avis, tout est là, reste à en faire la démonstration lors des entrevues.
Propos recueillis par Maël Rannou (promotion Art Spiegelman), mars 2024.