La promotion Alan Turing (2019-2020)

Pourquoi Alan Turing ?

Si son nom reste associé à son rôle de cryptanalyste pendant la seconde guerre mondiale, Alan Turing demeure un scientifique de génie largement méconnu. L’ancien élève du King’s College de
l’Université de Cambridge a développé dans sa thèse la notion d’hypercalcul, appuyant sa démonstration sur une « machine universelle » basée sur des algorithmes. Durant la seconde guerre
mondiale, il est parvenu à déchiffrer le code des machines Enigma utilisées pour les transmissions de l’armée allemande. On doit également à Alan Turing, l’invention d’un prototype de calculateur
électronique, l’ACE (Automatic Computing Engine), un test évaluant l’intelligence d’une machine, mais aussi la musique électronique.

Le choix d’Alan Turing comme nom de promotion se veut à la fois un hommage à l’homme de science exceptionnel – pionnier de l’informatique, de l’intelligence artificielle et de la morphogenèse – et une incitation à lutter, en tant que citoyens ordinaires et professionnels des bibliothèques, contre toute forme de discrimination et d’exclusion.

Plus connu du grand public à l’occasion du centenaire de sa naissance en 2012 ou à la sortie du film Imitation game, Alan Turing (1912-1954) a été qualifié de « mathématicien le plus brillant de l’époque moderne […] dont les découvertes pionnières en informatique sont toujours pertinentes aujourd’hui” par onze scientifiques, dont Stephen Hawking. À la suite de la pétition lancée en 2009 pour le réhabiliter, le gouvernement britannique a présenté des excuses officielles pour le traitement infligé au mathématicien en raison de son orientation sexuelle. La révélation de son homosexualité, qui était alors un délit en Grande Bretagne, lui a valu d’accepter la castration chimique et l’a conduit au suicide deux ans plus tard.

À travers cet homme, nous souhaitons rappeler que les bibliothèques sont des lieux ouverts sur le monde qui rassemblent de multiples ressources dans de nombreux domaines. Nous y voyons une
invitation à appréhender le mot “science” dans un sens proche de son étymologie latine : « scientia »ou “connaissance”. Les acteurs de la lecture publique contribuent en effet à décrypter des
informations sujettes à caution à l’ère des “fake news” et donc à éveiller les consciences. L’enjeu, pour les élèves conservateurs que nous sommes, est de permettre à tous d’accéder aux savoirs et de
favoriser ainsi l’inclusion sociale et numérique.

Enfin, le choix d’un Britannique, dans un contexte européen marqué par la question du Brexit, prend toute sa pertinence au regard des travaux d’Alan Turing sur des technologies qui, avec l’arrivée
d’Internet, questionnent sur la notion de frontières, la mise en réseau des individus, la mondialisation et les enjeux de la dématérialisation.

Les élèves de la promotion Alan Turing

  • Mélisande ADRIAN
  • Anaïs AGUILELLA
  • Antoine BAUDIN
  • Aénor CARBAIN
  • Hélène CURCHOD
  • Julie DAVID
  • Matthieu HUSSON
  • Franck JODET
  • Anaïs LABORDE
  • Marion LAGUERRE
  • Eleonora LE BOHEC
  • Luce PEREZ-TEJEDOR
  • Agathe SCHNEBELEN
  • Eva STEIN
  • Laetitia TOUCHARD
  • Pierre TRIBHOU

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