Vous trouverez ci-après un texte commun de l’AECTB et de l’Association des conservateurs territoriaux des bibliothèques (ACTB).
En avril dernier, l’inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche publiait un rapport attendu par la profession sur le statut des conservateurs de bibliothèques. Parlant aussi bien de la définition même du métier que de la scolarité, du concours ou du déroulement de la carrière, il porte un certain nombre de propositions intéressantes, mais nous semble parfois en décalage avec nos réalités et comporte encore des points d’insatisfaction et des axes d’améliorations.
L’homothétie des fonctions publiques imposant une réforme au sein de la fonction publique d’État avant son application dans la territoriale, et même si plusieurs acteurs de la FPT ont été auditionnés, le rapport reste dans un cadre général majoritairement inspiré de l’État. L’Association des élèves conservateurs territoriaux de bibliothèques et l’Association des conservateurs territoriaux de bibliothèques souhaitent donc insister, avec ce regard territorial, sur les axes saillants du rapport.
Sur la scolarité en elle-même, l’idée de pouvoir avoir quelques cours communs avec l’Enssib paraît logique, nous insistons cependant pour que ces possibles cours soient co-construits entre les deux écoles, aux méthodes et approches différentes, afin que chacun puisse profiter des regards des autres. Nous rappelons aussi que les conservateurs territoriaux de bibliothèques ont d’ores et déjà intégré le cadre de l’INSP et les formations obligatoires de la haute fonction publique, les parties en présentiel de ce tronc commun que l’Enssib doit intégrer pourraient d’ailleurs être une partie des cours communs.
La manière dont le rapport envisage l’évolution du concours va dans le sens du rapprochement. Nous ne sommes pas par principe opposés à la fusion des écrits puisque les épreuves sont similaires, mais insistons sur l’importance d’oraux distincts, les attentes n’étant pas les mêmes. Plus globalement, si une refonte des concours semble intéressante, la réflexion nous semble devoir aller plus loin que la solution d’une seule grande épreuve et devoir arriver dans un second temps. Nos deux associations sont volontaires et ouvertes pour être associées à cette réflexion.
À ce sujet, le rapport marque une ambiguïté sur le positionnement scientifique du corps des conservateurs territoriaux. Pourtant l’aspect scientifique des conservateurs territoriaux est bien décrit dans ce rapport : il est mentionné comme nécessaire pour faire face aux évolutions numériques que connaît le métier, à la diversité des champs présents en lecture publique, en bibliothéconomie, le caractère scientifique mentionné dans le PCSES (projet culturel scientifique et éducatif et social). Ces spécificités métiers propres au cadre d’emploi font des conservateurs des agents compétents pour d’autres postes permettant de porter les politiques culturelles.
Enfin, pour ce qui est de la carrière et de la rémunération, nos associations tiennent à souligner l’inégalité existant dès nos débuts dans la profession : si les conservateurs de toutes les fonctions publiques n’ont pas le droit au maintien de salaires, les territoriaux n’ont par ailleurs pas de généralat. La proposition 1 va dans le sens d’une équité avec les autres filières (administrateurs, ingénieurs en chef) et de l’attractivité du concours, le vote favorable du CSFPT du 4 octobre va en ce sens et nous espérons que les décrets seront bientôt publiés. Il faut cependant à notre sens aller plus loin en relevant le régime indemnitaire global afin que les titulaires du concours externe puissent embrasser cette carrière sans une perte trop sèche. Dans le même esprit, la refonte proposée du grade avec un nouvel échelon reste d’un intérêt faible pour un bibliothécaire en milieu de carrière, cela pèse clairement sur la capacité d’internes à pouvoir entrer en formation.
Un autre élément très important à prendre en compte est la durée des échelons. En comparaison, les administrateurs atteignent au bout de 11 ans le dernier échelon du premier grade de leur cadre d’emploi alors qu’un conservateur de bibliothèques met 15 ans et 6 mois. Il nous semble important de réfléchir à un échelonnement plus favorable surtout si un troisième grade se rajoute. De plus, le déséquilibre des rémunérations se ressent également dans l’évolution des conservateurs qui deviennent DAC ou DGA et ne bénéficient pas d’une rémunération en adéquation avec le type de poste.